1949. Abitibi. Pour son fils Louis, un adorable gamin aux fossettes rieuses, Robert Sincenne est un héros. Mais pour les patrons de la mine où il travaille, l’Église catholique et le tout puissant Premier Ministre du Québec, Maurice Duplessis, il est l’ennemi. Communiste et libre-penseur, Robert veut en effet prendre la tête du syndicat de la Sullidor Mining. Lorsque son rival Richard Bombardier est accidentellement tué, son destin se scelle. Du moins pour quelque temps, avant qu’il ne parte en exil. Neuf ans plus tard, le petit Louis devenu grand s’est lié d’amitié avec Némésis, la fille de la veuve de Bombardier. Leur complicité les mènera jusqu’en Irlande. André Forcier revient pour son 12e film à la veine plus sociale de ses sublimes L’eau chaude, l’eau frette et Bar Salon. Sans bien sûr y perdre une once de sa provocation. Cru, ironique, satirique mais aussi tendre et attachant, Je me souviens joue des ombres et lumières d’un magnifique noir et blanc pour déstabiliser les idées reçues tout en réunissant la crème des acteurs d’ici (Céline Bonnier, Gaston Lepage, Rémy Girard, Hélène Bourgeois-Leclerc, France Castel, Roy Dupuis…) et revisiter à sa manière l’histoire du Québec. Mais que l’on ne s’y trompe pas! Si Forcier y évoque un temps que les moins de 20 ans feraient bien de connaître, c’est aussi du Québec d’aujourd’hui qu’il nous parle. Les mots identité nationale auront rarement résonné aussi fort.